Exposition au Comptoir Général, sur le canal Saint-Martin, 80 quai de Jemmapes, à Paris, dans le 10è arrondissement.
Cette exposition a lieu avec le soutien du Comptoir Général et de Juliette Peyret.
Quelques vues de l'exposition:
Pourquoi le vert ?
pourquoi pas ? ai-je répondu quand la question s’est posée.
Mais, avouons-le, c’est une manière d’esquive, alors qu’il y
a sans doute, dans ce choix, des raisons obscures, enfouies et resurgissant
soudain. Sont-ce « les yeux verts » de Marguerite Duras ? Les miens ? Est -ce
cet ultime et énigmatique dessin, en forme de boucle verte que Thierry Bloch
m’a offerte, lui à qui cette exposition est dédiée ? Disait-il ainsi que la
boucle était bouclée ? Vert, oui, et vert donc. Et même verre, vair et vers. Le
vert, ni bleu, ni jaune, à mi-pente entre la mer et le soleil, qu’il soit
émeraude, wagon, lichen, tilleul, menthe, pistache, kaki, anglais, empire,
mousse, sauge, anis ou céladon, contient toute une réserve d’ambiguïté, somme
toute, réjouissante. A la fois l’espérance et le poison, le bios et l’hôpital,
l’acide et le tendre, cette couleur, les peintres s’en méfient et les théâtres
l’abhorrent, prétextant que Molière s’est effondré, sur scène, dans un manteau
vert. Certes, il y a « la jument verte » et « le vert paradis des amours
enfantines », l’homme encore vert, le rayon vert, la main verte, mais aussi les
raisins verts et le teint vert du moribond. Quand un vert terre rencontre un
vert mer, parlent-ils en vert lent ? Certes, il y a le billet vert, la
carte verte, l’habit vert et les
petits hommes verts. Certes, sur un pré vert, il y a le vert corps. Mais aussi
la fée qui, en vert, tue. Ainsi,
même si le vert vous va, gare au vert tige ! Juliette Peryret